Publications :
ORCID org
Rresearcher ID : M-4663-2018
HALSHS
Academia.edu
Axes de travail :
- Exvoto
- La Santa Muerte
- Violences : processus de visbilisation et de mémorialisation
- Art contemporain
Caroline Perrée est chercheuse en Histoire de l'Art au CEMCA à Mexico (UMIFRE 16 MEAE CNRS). Ses recherches s'inscrivent dans le champ de l'anthropologie de l'image par l'analyse des pratiques et images religieuses et de leurs interactions avec les créations artistiques contemporaines, notamment au Mexique. Spécialiste de l'objet votif, elle s'intéresse aux problématiques liées à la préservation et à la muséographie d'un objet ni liturgique ni esthétique. Elle travaille plus généralement sur les questions de temporalité en art ainsi que sur l'esthétisation de la violence dans l'art contemporain. Soucieuse de participer à un travail de vulgarisation de qualité, ses recherches peuvent prendre des formes diverses selon leur diffusion : articles scientifiques, conférence ouverte à tous, catalogues d'exposition, journalisme culturel, expositions, traduction d'articles scientifiques, supports numériques. Travaillant depuis plus de 11 ans sur le Mexique, elle apporte également ses connaissances culturelles et scientifiques à des équipes de médias.
Migr'ART : projet numérique
Caroline Perrée et Michelle Salord Lopez
Dans un contexte de grandes violences, les questions migratoires marquent l'actualtité du Mexique et sont largement relayées par la recherche scientifique ainsi que par la création artistique, toutes deux confrontées à l’urgence de la situation et à la nécessité de développer un regard critique et ouvert au public. C’est dans ce contexte que se place le projet Migr’Art, au croisement entre recherche en sciences sociales, art contemporain, transmission pédagogique et création numérique notamment à travers l’élaboration d’un jeu vidéo. Ce dernier comprend plusieurs parcours migratoires « types » reprenant des savoirs scientifiques déjà existants et des données de terrain personnelles. Il s'agit donc pour le joueur de comprendre la complexité des problématiques migratoires en suivant le parcours de migrants centraméricains et mexicains, mais aussi de découvrir des œuvres d'art contemporain issues de ces mêmes pays et de connaître le travail d'artistes « engagés ».
De par sa forme et ses objectifs, Migr’Art engage une réflexion autour de l’articulation entre analyse scientifique, données de terrain et adaptation à un nouveau format numérique, révélant la pertinence des nouvelles écritures et des diffusions et circulations des savoirs scientifiques, tout en rendant possible un changement de rapports entre chercheurs, enquêtés, professionnels du jeu vidéo et société civile. Migr’Art est un jeu Point&Click développé sous Unity, proposant actuellement une expérience de jeu de 45 minutes en moyenne, en français. Sa force principale est d’être directement reliée à des recherches actuelles, l’une en histoire de l’art, l’autre en anthropologie, toutes deux liées aux dynamiques migratoires centraméricaines au Mexique et à leurs représentations visuelles et artistiques. Une première démo a été élaborée autour du parcours migratoire d’un jeune migrant mexicain.
Colloque :
« Migr'ART : Expérience transdisciplinaire entre recherche, art, pédagogie et jeu vidéo »
« Repenser les humanités numériques/Thinking the Digital Humanities Anew » Communicación de Michelle Salord Lopez y de Caroline Perrée, Centre de Recherche Universitaire sur les Humanités numériques, 25, 26 y 28 de octubre de 2018, Montréal, Canada.
Liens connexes :
Trailer :
Ex-voto
Liens connexes :
Membre du comité scientifique du numéro de Techniques & Culture consacré à l'ex-voto
Article de presse sur la revue : Robert Maggiori, “Ex-voto, l'offrande et la demande”. Libération, le 10 janvier 2019 : 30-31
Crónica radio de France Culture sobre la revista
Le mot « ex-voto » » tire son origine de la formule latine : exvoto suscepto, qqu’on traduit par « en conséquence d’un vœu par lequel on s’est engagé » ou « en raison d’un vœu fait ». L'objet votif se définit comme le résultat visible d'une demande faite au divin et d'une promesse accomplie s'il est intervenu en faveur du donateur. Objet témoin, il prend la forme que le croyant veut lui donner, selon un lien implicite ou pas avec le miracle : ces liens peuvent être figuratifs mais ils sont souvent symboliques car la relation entre l'objet donné et le miracle est intime. Par là s'explique la pluralité formelle de l'ex-voto. C'est cette pluralité formelle sur laquelle je travaille pour mieux comprendre à travers une approche comparatiste, la permanence de la pratique votive depuis l'Antiquité jusqu’à nos jours, notamment au Mexique. Mes recherches visent alors à suivre les rémanences votives dans le temps et dans l'espace tout en étudiant leur revitalisation par des pratiques de transformation de la tradition.
Coordinatrice de l'International Research Network MIRACLE
Les salles d'ex-voto
Publications :
Les salles d'ex-voto :
Les salles d’ex-voto sont des observatoires privilégiés des dons à travers le temps, et leur étude permet d'analyser comment le clergé intègre ou pas l'objet votif selon la fin qu'il assigne aux salles. Ces dernières oscillent entre l'amoncellement d'un cabinet de curiosité, un bric-à-brac bon à la revente et un processus de muséification. Mes analyses sur le Mexique sont également mises parallèle avec d'autres d'autres salles en Amérique latine et en Europe.
Les ex-voto peints
La peinture votive occupe une grande place dans mon travail dans la mesure où le Mexique contemporain actualise la tradition par une réinterprétation à la fois thématique et esthétique des codes votifs habituels en intégrant des scènes peu orthodoxes au regard de la morale catholique et en incorporant des références iconographiques actuelles tels le Pop Art, la B.D., Facebook, etc. Une connaissance de la tradition picturale votive est nécessaire pour comprendre la portée de ces changements. C'est pourquoi, je réalise également des catalogues répertoriant des collections d'ex-voto peints traditionnels.
Publications :
PERRÉE, C. (2017). De la crónica social al cómic: retableros a prueba del mercado del arte. In : Alves de Oliveira J.C. (coord..). Ex-votos do México: tradição e transgressão. Curitiba-Brasil.: Editora CRV : 107-151. ISBN : 978-85-444-1706-5
PERRÉE, C. (2013). « L'Ex-voto peint : la société mexicaine en mots et en couleurs », Exbalin A. (coord.). In Collection de documents pour comprendre les Amériques, Mexico : CEMCA, pp. 115-120. ISBN : 978-2-11-138365-4
« Les ex-voto au Mexique. De l'actualité de la production, de la fonction et de la diffusion de cet art populaire », Artension, nº 30, juillet-août 2006, Paris, pp. 50-53
Liens connexes :
Interview par Eugenia Coppel, in Verne el País, le 31 janvier 2018 : “Virgencita, cuídanos de Trump: 9 plegarias ilustradas del México contemporáneo”
Conférence en compagnie de l'artiste Alfredo Vilchis
Conférence en ligne le premier juillet 2017. Bibliothèque Vasconcelos, Mexico
La Santa Muerte
Publications :
PERRÉE, C. (2016). Iconografía de la Santa Muerte : antropología de una imagen abierta. In :Hernández H. (coord.) Santa Muerte, espacios, cultos y devociones. México : Colegio de la Frontera Norte, El Colegio de San Luis :207-229. ISBN : 978-607-479-238-6
Caroline Perrée, « Mexico, de San Judas à la Santa Muerte », L’Homme [En ligne], 211 | 2014, mis en ligne le 07 juillet 2016, consulté le 08 janvier 2019.
La Santa Muerte est une sainte non orthodoxe qui fait couler beaucoup d'encre, parce qu’elle est trop facilement associée à la délinquance et au crime organisé. Cependant, son analyse scientifique permet de comprendre les enjeux de la dévotion qui entoure les saints catholiques ou pas au Mexique, ainsi que la culture et la construction de l'image telles qu'elles se développent dans la culture mexicaine depuis la conquête. Mes recherches portent à la fois sur le culte dont la Santa Muerte est l'objet à travers l'analyse des offrandes qui lui sont faites, des autels qui lui sont dressés et des rituels qui l'entourent. Grâce à une approche comparatiste, il s'agit de comprendre les liens qui l'unissent à des saints catholiques, afin de mettre au jour les mécanismes de la pratique dévotionnelle populaire.
Dans le même temps, mes recherches portent sur la création de l'iconographie de la Santa Muerte en faisant le lien, à travers un dialogue des temporalités, avec ses origines iconographiques antiques et médiévales. L'analyse des métamorphoses actuelles de la Santa Muerte au Mexique révèle comment elle absorbe d'autres références inhérentes à des images issues de la culture populaire religieuse ou civile, ce qui fait d'elle une image mouvante et ouverte. Cette capacité à se métisser illustre le processus de fabrication des images de la culture mexicaine.
Violences : processus de visbilisation et de mémorialisation
Colloque international « El Cuerpo de la violencia » 22, 23 et 24 mai 2018. MUAC UNAM et Musée de la Memoria y de la Tolerancia, Mexico.
PERRÉE, C. (2013). Au Mexique, la mort suinte dans l'art. Teresa Margolles : quand l'oeuvre saigne. Amerika [en ligne], n° 8, mis en ligne le 10 juillet 2013
En ce début de XXIe siècle, le Mexique est le théâtre d'une violence frénétique, sans borne et barbare. Cette violence largement relayée par les médias crée une esthétique de la violence ordinaire en saturant l’espace social de photographies qui n'exercent aucune fonction critique, car elles se complaisent à mettre en scène la violence dans une surenchère dramatico-réaliste qui submerge son public. À contre pied de cette exhibition, la scène artistique contemporaine mexicaine s'interroge sur la manière dont il faut représenter la violence pour mieux la dénoncer en faisant (ré)agir le spectateur. Se posent alors pour les artistes les questions suivantes : Comment sensibiliser le spectateur au caractère exceptionnel de la violence en jeu sans qu'il se laisse envahir par les images qui l'illustrent ? Est-ce que l'art peut contrecarrer ce flux d'images banalisées ? Des artistes comme Teresa Margolles, qui évoque cette violence de manière métonymique et symbolique tout en créant une esthétique relationnelle entre l’œuvre et le spectateur, apporte des éléments de réponse à ces questions d'ordre esthétique et éthique.
Art contemporain
L'art contemporain dérange et indispose, il suscite plus de controverses et d'arguties que les chefs d’œuvres qui ont fondé l'art moderne. À la différence de ces dernières, ce n'est pas sa technique qui provoque indignation, moqueries et interrogations mais le fait que le concept l'a emporté sur la réalisation, l'idée sur la matérialité de l’œuvre. Pourtant, l'art contemporain n'implique pas une seule et même catégorie d’œuvres, derrière ce terme unique il faut envisager la pluralité des créations actuelles et la singularité de leurs créateurs, ainsi que la portée de leur travail. L'on verra alors que cet art se définit par sa multiplicité et par la variabilité des regards qu'il pose sur notre monde et des questionnements qu'il fait sur nos sociétés.
Cet art, constamment présenté en rupture, entretient pourtant de nombreux liens avec le passé au point d'instaurer un dialogue fructueux avec le patrimoine, dont les temporalités forment autant de sédiments de références artistiques dans lesquelles puisent les œuvres actuelles. En effet, l'art comme toute activité humaine s’inscrit dans un territoire géographique et historique, qui se présente sous la forme d'un patrimoine artistique, que la pratique esthétique perpétue en le transformant ou en le transgressant. C'est ce dialogue fertile que mes recherches se proposent de mettre en lumière par la réalisation de monographie d'artistes et par un travail muséographique lors d'expositions.
Interview Alliance française de Puebla le 16 mars 2017
Publications :
PERRÉE, C. (2016). S'exposer hors de ses frontières : le patrimoine contre l'art contemporain. Cahiers des Amériques latines, n° 83 : 7-14
PERRÉE, C. (2016). « L’œuvre du territoire » in Working spaces, monographie de l’œuvre de Cannelle Tanc, Limoges : Immanence éditions.
PERRÉE, C. (2014). « Sobre el camino de la memoria/On Memory's Path », In Sin Rodeos: Betsabeé Romero, Guadalajara : Hospicio Cabañas, pp. 18-25 et pp. 93-96. ISBN : 978-607-7746-26-3
PERRÉE, C. (2012). « Creación contemporánea y cultura popular, la obra migrante de Betsabeé Romero », in Brincando fronteras : creaciones locales mexicanas y globalización. Patrice Giasson : Patrice Giasson (coord.), Conaculta, Mexico, 2012, pp. 465-488. ISBN: 978-6074559330
PERRÉE, C. (2011) « Betsabeé Romero, Al Ras de cielo », Hermosillo : Museo de Arte de Sonora. ISBN : 978-970-9783-05-6
PERRÉE, C. (2010) « Cannelle Tanc, cartographe d’un imaginaire formel », Under the knife, Éditions 2angles
PERRÉE, C. (2009) « Betsabeé Romero, « Under the Gaze of Memory/Bajo los ojos de la memoria », Revue Arte Al dia, novembre 2009, New York, pp. 20-25
Conférences :
«L’art contemporain de Betsabeé Romero et de Minerva Cuevas : l’imagination comme source de visibilité de contre-pouvoirs » . Noche de las Ideas el 25 de enero de 2018. Museo Tamayo, Ciudad de México
« México, arte comprometido al femenino » . El 16 de marzo de 2017. Alianza francesa de Puebla, México.